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Entretien avec un producteur de thé : Hitoshi Noda

Expérience, temps et efforts pour créer le thé idéal

M. Hitoshi Noda de Noda Koukien

M. Hitoshi Noda produit du thé dans le bourg d’Otsu, district rural de Kikuchi, département de Kumamoto. Il est impliqué dans la fabrication du thé depuis l’âge de 18 ans et, ces dernières années, il a gagné la confiance d’autres jeunes producteurs en tant que parfait représentant des cultivateurs de thé de la région de Kikuchi. Il continue à fabriquer du thé vert savoureux cuit à la vapeur grâce à son expérience acquise par ses essais et ses erreurs.

Façonner le sol pour faire de la nature une alliée

Noda : La première chose que je fais lorsque je cultive mon thé, c’est de façonner mon champ. Chez moi, lors du nibancha (2ème thé de l’année), des feuilles de thé sont déposées sur le sol pour qu’elles se lient à des micro-organismes afin de fournir des nutriments. Lorsque les feuilles tombent dans le sol, les micro-organismes du sol les décomposent et les déchets forment des grumeaux puis des touffes. De petits espaces se créent naturellement entre celles-ci, et lorsque l’engrais, l’air et l’eau sont envoyés dans le sol, ils se répandent facilement grâce à cela. C’est ce qu’on appelle une “structure agrégée”. C’est très important pour la bonne tenue de mon champ.

Une année avec les nouvelles pousses en tête

Noda : Les feuilles de thé sont récoltées d’avril à mai. Après cela, fin juin, je commence à préparer les pousses de l’année prochaine. Vers juillet, les feuilles restantes sur les arbres à thé sont enlevées, l’engrais, l’air et l’eau sont envoyés au sol. Les branches préliminaires sont façonnées vers début octobre, et les branches principales vers la fin octobre. C’est la température qu’il faut surveiller. En effet, la température de l’hiver au printemps détermine la formation des bourgeons. La condition pour que de bons arbres poussent est qu’il fasse très froid vers février et que la température augmente soudainement de mars à avril. Puis, en avril, de nouvelles pousses apparaissent et les feuilles s’ouvrent.

Réflexions sur le 1er thé

Noda : Le thé est appelé 1er , 2 ème ou 3 ème, selon le moment où il a été cueilli. L’ichibancha (le 1er thé) est le thé cueilli pour la première fois dans la seconde quinzaine d’avril d’une année donnée. Le nibancha (2 ème thé) est le thé qui pousse environ 40 à 45 jours après la cueillette du premier thé, et le sanbancha (3 ème thé) est le thé qui pousse même après le second. Le goût du 1er thé et du 2 ème thé est complètement différent, et l’amertume et l’astringence deviennent plus fortes au fur et à mesure que vous passez du 1er thé, du 2ème  thé au 3ème  thé. De plus, si le sanbancha est cueilli, le goût du premier thé de l’année suivante sera dilué. Ce faisant, nous pouvons continuer à produire un thé de première classe qui a un arôme riche, une douceur, une profondeur et une douceur lorsque vous le mettez dans votre bouche.

Comment trouver le “thé de l’année”

Noda : Tout d’abord, 400 à 500 kg de thé de première qualité sont récoltés et cuits à la vapeur selon plusieurs schémas pour en vérifier la qualité. De plus, je demande à mes amis de les boire, et de me dire quel est le plus délicieux selon eux. Ce sera alors le “thé de l’année”. J’ai confiance chaque année en mon expertise pour concevoir du thé, mais je suis toujours conscient que d’autres sont toujours meilleurs que moi, alors j’essaie continuellement de m’améliorer. Si vous êtes satisfait de vous-même, vous n’avancez plus. Beaucoup de gens dans le monde dispose d’une excellente technique. Mon devoir quotidien, c’est de viser haut et de réfléchir à ce que je dois faire par la suite pour obtenir toujours et encore un meilleur thé.